ãäÊÏíÇÊ ÇáÃÓÊÇÐ ÇáÊÚáíãíÉ ÇáÊÑÈæíÉ ÇáãÛÑÈíÉ : ÝÑíÞ æÇÍÏ áÊÚáíã ÑÇÆÏ

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ÝÇØãÉ ÇáÒåÑÇÁ 2010-05-31 15:35

ÑÏ: Rendons un petit hommage au poètes français
 
Passé

Le couchant rougissait ce palais oublié
Chaque fenêtre au loin, transformée en fournaise
Avait perdu sa forme et n'était plus que braise
Le toit disparaissait dans les rayons noyé

Sous nos yeux s'étendait, gloire antique abattue
Un de ces parcs dont l'herbe inonde le chemin
Où dans un coin, de lierre à demi revêtue
Sur un piédestal gris, l'hiver, morne statue
Se chauffe avec un feu de marbre sous sa main

O deuil! Le grand bassin, lac solitaire
Un Neptune verdâtre y moisissait dans l'eau
Les roseaux cachaient l'onde et l'eau rongeait la terre
Et les arbres mêlaient leur vieux branchage austère
D'où tombaient autrefois des rimes pour Boileau

On voyait par moments errer dans la futaie
De beaux cerfs qui semblaient regretter les chasseur
Et, pauvres marbres blancs qu'un vieux tronc d'arbre étaie
Seules, sous la charmille, hélas! changé en haie
Soupirer Gabrielle et Vénus, ces deux soeurs

Les manteaux relevés par la longue rapière
Hélas! ne passaient plus dans ce jardin sans voix
Les tritons avaient l'air de fermer la paupière
Et, dans l'ombre, entr'ouvrant ses mâchoires de pierre
Un vieux antre ennuyé bâillait au fond du bois

Et je vous dis alors:- Ce château dans son ombre
A contenu l'amour, frais comme en votre coeur
Et la gloire, et le rire, et les fêtes sans nombre
Et toute cette joie aujourd'hui le rend sombre
Comme un vaste noircit rouillé par sa liqueur

Dans cet antre, où la mousse a recouvert la dalle
Venait, les yeux baissés et le sein palpitant
Ou la belle Caussade ou la jeune Candale
Qui, d'un royal amant conquête féodale
En entrant disait Sire, et Louis en sortant

Alors comme aujourd'hui, pour Candale ou Caussade
La nuée au ciel bleu mêlait son blond duvet
Un doux rayon dorait le toit grave et maussade
Les vitres flamboyaient sur toute la façade
Le soleil souriait, la nature rêvait

Alors comme aujourd'hui, deux coeurs unis, deux âmes
Erraient sous ce feuillage où tant d'amour a lui
Il nommait sa duchesse un ange entre les femmes
Et l'oeil plein de rayons et l'oeil rempli de flammes
S'éblouissaient l'un l'autre, alors comme aujourd'hui

Au loin dans le bois vague on entendait des rires
C'étaient d'autres amants, dans leur bonheur plongés
Par moments un silence arrêtait leurs délires
Tendre il lui demandait: D'où vient que tu soupires
Douce, elle répondait: D'où vient que vous songez

Tous deux, l'ange et le roi, les mains entrelacées
Ils marchaient, fiers, joyeux, foulant le vert gazon
Ils mêlaient leurs regards, leur souffle, leurs pensées
O temps évanouis! ô splendeurs éclipsées
O soleils descendus derrière l'horizon

1er avril 1835 Les voix Intérieurs Victor Hugo

ãÌÏæáíä 2010-05-31 22:23

ÑÏ: Rendons un petit hommage au poètes français
 
Regardez: les enfants se sont assis en rond

Regardez: les enfants se sont assis en rond
Leur mère est à coté, leur mère au jeune front
Qu'on prend pour une soeur aînée
Inquiète, au milieu de leurs jeux ingénus
De sentir s'agiter leurs chiffres inconnus
Dans l'urne de la destinée

Près d'elle naît leur rire et finissent leurs pleurs
Et son coeur est si pur et si pareil aux leurs
Et sa lumière est si choisie
Qu'en passant à travers les rayons de ses jours
La vie aux mille soins, laborieux et lourds
Se transfigure en poésie

Toujours elle les suit, veillant et regardant
Soit que janvier rassemble au coin de l'âtre ardent
Leur joie aux plaisirs occupée
Soit qu'un doux vent de mai, qui ride le ruisseau
Remue au-dessus d'eux les feuilles, vert monceau
D'où tombe une ombre découpée
Parfois, lorsque, passant près d'eux, un indigent
Contemple avec envie un beau hochet d'argent
Que sa faim dévorante admire
La mère est là; pour faire, au nom du Dieu vivant
Du hochet une aumône, un ange de l'enfant
Il ne lui faut qu'un doux sourire

Et moi qui, mère, enfants, les vois tous sous mes yeux
Tandis qu'auprès de moi les petits sont joyeux
Comme des oiseaux sur les grèves
Mon coeur gronde et bouillonne, et je sens lentement
Couvercle soulevé par un flot écumant
S'entr'ouvrir mon front plein de rêves


Les Voix Intérieurs 12 juin 1837

ÝÇØãÉ ÇáÒåÑÇÁ 2010-06-01 18:55

ÑÏ: Rendons un petit hommage au poètes français
 
Merci majdouline d'avoir pris part à mon sujet
je te souhaite une agréable lecture aux merveilles de Victor Hugo

ÝÇØãÉ ÇáÒåÑÇÁ 2010-06-01 19:06

ÑÏ: Rendons un petit hommage au poètes français
 
Dans ce jardin antique

Dans ce jardin antique où les grandes allées
Passent sous les tilleuls si chastes, si voilées
Que toute fleur qui s'ouvre y semble un encensoir
Où, marquant tous ses pas de l'aube jusqu'au soir
'heure met tour à tour dans les vases de marbre
Les rayons du soleil et les ombres de l'arbre
Anges, vous le savez, oh! comme avec amour
Rêveur, je regardais dans la clarté du jour
Jouer l'oiseau qui vole et la branche qui plie
Et de quels doux pensers mon âme était remplie
Tandis que l'humble enfant dont je baise le front
Avec son pas joyeux pressant mon pas moins prompt
Marchait en m'entraînant vers la grotte où le lierre
Met une barbe verte au vieux fleuve de pierre
Les Voix Intérieurs 20 février 1837 Victor Hugo

ÝÇØãÉ ÇáÒåÑÇÁ 2010-06-03 19:42

ÑÏ: Rendons un petit hommage au poètes français
 
Quelques mots à un autre

On y revient ; il faut y revenir moi-même
Ce qu'on attaque en moi, c'est mon temps, et je l'aime
Certe, on me laisserait en paix, passant obscur
Si je ne contenais, atome de l'azur
Un peu du grand rayon dont notre époque est faite

Hier le citoyen, aujourd'hui le poète
Le "romantique" après le "libéral". -- Allons
Soit ; dans mes deux sentiers mordez mes deux talons
Je suis le ténébreux par qui tout dégénère
Sur mon autre côté lancez l'autre tonnerre

Vous aussi, vous m'avez vu tout jeune, et voici
Que vous me dénoncez, bonhomme, vous aussi
Me déchirant le plus allégrement du monde
Par attendrissement pour mon enfance blonde
Vous me criez : «Comment, Monsieur ! qu'est-ce que c'est
La stance va nu-pieds ! le drame est sans corset
La muse jette au vent sa robe d'innocence
Et l'art crève la règle et dit : «C'est la croissance
Géronte littéraire aux aboiements plaintifs
Vous vous ébahissez, en vers rétrospectifs
Que ma voix trouble l'ordre, et que ce romantique
Vive, et que ce petit, à qui l'Art Poétique
Avec tant de bonté donna le pain et l'eau
Devienne si pesant aux genoux de Boileau
Vous regardez mes vers, pourvus d'ongles et d'ailes
Refusant de marcher derrière les modèles
Comme après les doyens marchent les petits clercs
Vous en voyez sortir de sinistres éclairs
Horreur! et vous voilà poussant des cris d'hyène
A travers les barreaux de la Quotidienne

Vous épuisez sur moi tout votre calepin
Et le père Bouhours et le père Rapin
Et m'écrasant avec tous les noms qu'on vénère
Vous lâchez le grand mot : Révolutionnaire
Victor Hugo
Paris, novembre 1834 les contemplations


ÇáÓÇÚÉ ÇáÂä 14:33

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